Il existe une complémentarité entre ce patrimoine immatériel et cette notion de sensible. Suite à mes observations et expérimentations, je perçois le patrimoine immatériel comme une porte d’entrée, il crée des éléments qui peuvent amener, intégrer du sensible.

 

J’ai mené une petite expérience, où je demandais à trente personnes, interrogées au hasard dans la rue, d’écrire le même titre “contes urbains”.

Ce que j’en ai dégagé, c’est qu’à partir de la même base, qui est la consigne, chacun l’aborde de manière subjective et donc sensible. En effet, il y a d’abord la manière de tenir le crayon, puis la mise en page sur le papier (ferré à droite, à gauche ou centré), l’intensité de pression de la mine sur le papier qui crée des pleins et des déliés singuliers, mais aussi la calligraphie. Nous obtenons alors trente échantillons, aussi différents les uns des autres, dûs à l’approche personnelle de chaque participant. Nous retrouvons donc une des particularités, que présente le patrimoine immatériel, à savoir une sensibilité qui émane de chaque participant. Ainsi au cours de mes ateliers, j’en ai conclu que le patrimoine immatériel était indissociable du sensible. 

 

Le patrimoine immatériel par son aspect très personnel, propre à chacun, permet d’exprimer et de transmettre un vécu, tout en y apportant une sensibilité inévitable. Une sensibilité liée aux émotions et ressentis de chacun qui devient composant même de ce patrimoine.